
NI LES FEMMES NI LA TERRE
par Aurora Cavazzin et Manou Benoit
Duo de danse & de théâtre
Création prévue pour le printemps 2024

Deux femmes, deux corps, deux voix. Qui dansent, qui jouent et rêvent, dans la matière,
à ce que pourrait être le monde de demain, dans le respect des femmes et de la Terre.
A ce monde auquel on n’ose à peine rêver tant il nous paraît lointain.
Deux femmes, deux corps, mille voix. Qui dansent, qui jouent et croisent leurs histoires
avec la grande Histoire, celle que d’autres Grandes Femmes ont avant elles inventé,
revendiqué et construit, celle que des « grands hommes » ont voulu rendre toute petite.
Empruntant les mots de Monique Wittig, Starhawk ou encore Wendy Delorme, . »Ni les
femmes ni la Terre » est une fable écoféministe tissée de mots et de gestes. A la fois
poétique, sensible et puissante; elle rend femmage à celles qui ont subi et provoqué
l’Histoire; tout en inventant la leur.
Sans faire l’impasse sur la douleur, les manques et les embûches, et loin d’être une
douce utopie, ce spectacle nous invite à prendre en mains notre futur : dans l’intime
comme au dehors, dans les petites choses comme dans les grandes.
Une porte entrouverte sur d’autres possibles à modeler ensemble, avec humilité et
courage. Et dès aujourd’hui.
* »Ni les femmes ni la terre ne sont des territoires de conquêtes » . [Slogan écoféministe]
Ecriture, chorégraphie, mise en scène: Manou Benoit et Aurora Cavazzin
Interprétation :Manou Benoit et Aurora Cavazzin
Production: Collectif EffervéSens et le Théâtre Zéro

Synopsis
Sous le regard de Clotho et Lachésis, deux des trois moires, déesses grecques gardiennes et tisserandes du destin, s’entremêlent Histoire, poésie, onirisme, questionnements, émotions, mémoire. Ainsi resurgissent, tantôt par les mots, tantôt par la danse, les actions des femmes au camp de la paix de Greenham Common, la langue de Monique Wittig, l’imaginaire de Wendy Delorme, les réflexions de Starhawk. Les deux artistes sur scène, danseuses et comédiennes, nous invitent à suivre le fil des petites histoires qui tissent la Grande et à envisager la suite avec une sensibilité écoféministe.

Note d’intention
Interpellées par l’urgence écologique, touchées par le désespoir
environnemental*
Trentenaires de 2022, nous regardons avec détresse l’état actuel du monde -dont nous faisons partie – mené par l’espèce humaine au bord du précipice, en courant après une croissance infinie et destructrice. Mais notre regard se pose aussi avec admiration, sur la jeune génération qui se positionne avec audace et fermeté, prenant l’enjeu écologique à bras le corps.
Ecoeurées par la violence patriarcale, engagées pour les femmes
Fatiguées de devoir faire « comme les hommes » pour qu’on nous entende, d’être mises en perpétuelle compétition avec les autres femmes, d’être sans cesse soumises à la validation, au désir et à la violence masculine ; nous nous exprimons ici pour les femmes et en tant que telles.
Fascinées et portées par la puissance des femmes qui ont agi avant nous
Nous avons trouvé du réconfort et de l’espoir dans les écrits de penseuses, écrivaines et activistes comme Starhawk ou Monique Wittig, qui évoquent, avec poésie, le lien entre oppression des femmes et domination de la Terre. C’est pourquoi nous avons à coeur de célébrer toutes les femmes qui luttent, qui brandissent haut leur vision d’un monde doux, respectueux et inclusif, celles qui ont posé des mots sur leurs idées et avec eux les bases de
l’écoféminisme.
Mues par un besoin vital d’inventer/réinventer un futur moins chaotique, de
changer le cours de ce qu’il nous attend si on ne fait rien.
En alerte. Inventer ou se laisser mourir. Tentative pour vaincre l’impuissance.
Nous voulons, avec ce spectacle, tisser la sororité comme un lien entre les générations , entre les vécus de femmes, avec les langages qu’on sent plus proches de nous pour rêver, imaginer ensemble un futur juste et joyeux, pour inviter à l’action. Invoquer le sacré non pas comme un pouvoir surplombant qui contrôle et juge mais comme une force en nous et autour de nous. Plutôt que tenter d’atteindre un modèle de femme passive ou d’homme puissant, nous voulons revaloriser les savoir-êtres et activités respectueuses du vivant. Le soin, la conscience collective, l’empathie, le pouvoir du dedans plutôt que le pouvoir sur.**
*notion évoquée par Joanna Macy dans son texte Dispare and personal power in the nuclear age
** notion conceptualisée par Starhawk, qui distingue le « pouvoir sur » (domination sur d’autres êtres dans son intérêt
personnel) et le « pouvoir du dedans » (puissance intérieure, force d’agir)

Elles sont mortes, toutes. Elles étaient peu nombreuses et elles sont mortes, il n’y a pas de traces. Je les ai vues souvent, sans plus faire partie de leur groupe, leur cercle, leur assemblée. D’autres les ont vues. Certains se souviennent mais aucun ne sait ce qu’elles sont devenues.
Wendy Delorme, Viendra le temps du feu
Collectif EffervéSéns
Site internet : www.effervesens.co
Facebook : Collectif EfferveSens